Jean-Luc Migué, économiste Institut Fraser Profession émérite, ENAP Quebec

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Québec.

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Relation entre budgets publics et services

Le 15 janvier 2016 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

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En l’absence d’une dynamique d’adaptation, d’innovation et de croissance économique, il ne reste plus au régime public qu’une alternative pour tenter de répondre à la pression incontournable des besoins, l’injection de fonds supplémentaires ou le blocage de la capacité, le rationnement. Concernant l’injection de ressources supplémentaires par le trésor public, les comparaisons interrégionales confirment aussi le caractère illusoire de cette voie facile. Le Canada se distingue par un budget de santé parmi les plus élevés de tous les pays du monde industrialisé qui offrent l’accès public universel aux soins. De nombreux autres pays obtiennent des résultats comparables tout en affectant moins de leurs ressources à ce secteur. Quand on compare le budget des provinces canadiennes entre elles, on découvre qu’il n’existe aucune relation entre la dépense publique de santé par tête et la longueur des files d’attente dans chacune d’elles. On n’observe aucune relation entre l’évolution des dépenses publiques de santé et le nombre de traitements par tête (Zelder, 2000). A titre d’illustration, rappelons que la Saskatchewan occupe le troisième rang sur dix en dépenses par tête, et pourtant le temps d’attente entre la référence d’un médecin et le traitement s’élevait à 34,5 semaines en l’an 2000 (14,0 semaines en moyenne au Canada). Tout se passe sous le régime public comme si l’apport de ressources fraîches ne faisait que se diluer en salaires supplémentaires, en prix accrus, ou en usages divers sans bénéfices pour les usagers. D’injecter des ressources dans un régime aux incitations perverses ne fait qu’empirer les choses.

De son côté, la Grande-Bretagne optait récemment pour l’injection de fonds publics comme solution presque unique aux déficiences de son régime. Le pari anglais a été mis à l’épreuve. Entre le tiers et les deux cinquièmes des hausses de budgets ont pris la forme de rémunération accrue, plutôt que de personnel plus nombreux et de meilleures installations. Les queues n’ont pas sensiblement raccourci. Les journaux font déjà état de l’absorption des ressources fraîches par les salaires et le raccourcissement des heures de travail. Le système britannique de santé compte presque autant de gestionnaires, d’administrateurs et d’employés de soutien que d’infirmières qualifiées. Par opposition, on dénombre dans un hôpital privé de Londres 43 postes administratifs pour 243 infirmières, ratio de 1 à 6, plutôt que de 1 à 1.

Autre illustration de cette loi d’airain, Medicare USA : Une étude publiée dans  Annals of Internal Medicine vient de confirmer que la poussée des dépenses de Medicare n’a pas apporté de solution aux déficiences du régime. La démarche des chercheurs visait à déterminer si les patients qui habitent les régions à fortes dépenses (de la part de Medicare) obtiennent des soins de meilleure qualité. On sait que les variations interrégionales sont prononcées,  8 414$ par habitant à Miami, seulement 3 444$ à Minneapolis. S’agissant des traitements majeurs, tels les pontages, la cathéterisation cardiaque ou le remplacement d’une hanche, on découvre qu’ils sont essentiellement les mêmes indépendamment des régions et du coût. C’est lorsqu’il s’agit de soins plus discrétionnaires, tels les visites supplémentaires chez le médecin, chez le spécialiste en particulier, ou les tests diagnostiques, ou le nombre de jours dans les unités de soins intensifs, que les variations s’avèrent le plus prononcées. Au total, les résultats confirment que les dépenses publiques engendrent la multiplication des soins (jusqu’à 60% de plus), mais pas l’amélioration de la qualité des soins, ni l’accès, ni la satisfaction des patients.

La théorie économique et l’expérience universelle confirment que l’accès illimité à des ressources rares, à un prix voisin de zéro, n’est pas un aménagement durable On a observé cet aboutissement dans les pêcheries, dans les rues et les routes aux heures de pointe, dans la dégradation des nappes d’eau et ailleurs. Aujourd’hui c’est au tour du régime de santé de flancher sous le coup des déficiences inhérentes au système. Le principe qui préside à la prise en charge presque intégrale par l’État des frais de santé même mineurs est sans fondement moral ou économique et irréaliste.

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Catégorie(s) : Économie du Québec Étiqueté : budgets publics, dépenses publiques, économie, Etat, fonds publics, gouvernement, Medicare, régime public, système de santé

Le cas du régime de santé, l’entrepreneur banni

Le 17 décembre 2015 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

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On estime qu’en 2030, 22 pour cent des personnes des riches pays de l’OCDE auront soixante-cinq ans ou plus, près du double du nombre actuel. On connaît donc peu de sujets qui suscitent plus de réactions viscérales que la place de l’entreprise privée dans les services hospitaliers. Les écrits sont nombreux sur la question et le diagnostic est net: les hôpitaux privés, à but lucratif ou sans but lucratif, l’emportent en efficacité sur les hôpitaux sous gestion publique. Qu’ils soient à but lucratif ou pas compte pour peu dans la performance. Même en France, la Cour des Comptes fait état d’études qui montrent que « les coûts seraient, dans le secteur public, supérieurs, pour une même pathologie, de 30% au moins à ceux des cliniques privées ».[1][1] Selon d’autres estimations (Mougeot, 1999), le coût par unité standardisée de traitement dans un hôpital public s’inscrirait à 50 % au-dessus de sa contrepartie privée à but lucratif. Ce qui infirme par l’expérience le préjugé facile selon lequel il est moralement condamnable de faire de l’argent à traiter des malades.

La prétention de pouvoir régler d’en haut l’offre de soins sur la demande par la macro régulation de la capacité ou le « micro management » des décisions est aujourd’hui discréditée. Le prix est à la fois la mesure de la valeur que les consommateurs attachent à un service et l’aiguillon qui amène les offreurs à investir, à innover, et à se régler sur les vraies préférences de la population. Le principe de la coassurance a pour effet, non seulement de susciter une plus grande parcimonie chez le patient, mais aussi d’entraîner une injection de ressources supplémentaires dans le système qui ne s’observe pas là où, comme au Canada, le financement reste exclusivement public. Il serait naïf, par contre, de voir dans l’implantation d’un régime parallèle la restauration d’un contexte de marché authentique. La portion à la charge des patients reste généralement marginale, comparée au budget global de santé directement assumés par l’assurance publique. D’autant que la multiplication des exonérations réduit l’impact de cet instrument. En France par exemple, le rapport de la Cour des Comptes fait à cet égard état de ce que 85% des patients hospitalisés restent exonérés du ticket modérateur, et d’environ 50% du forfait journalier. Pour 80% des Français, le budget qui reste à leur charge, avant la couverture complémentaire, ne dépasse pas 185 euros par an[2][2]. Le « reste à charge » pour les 20% d’autres ménages résiduels s’élève à 900 euros.

Le ticket modérateur favorise une certaine prise de conscience des consommateurs, mais, dans sa modalité française, il ne change pas grand-chose aux incitations à rebours dont sont victimes les offreurs régis par des barèmes uniformes établis par l’autorité centrale. Il ne contribue que peu à restaurer les vertus de la concurrence, de l’efficacité et de l’innovation, dans la mesure où la structure de l’industrie et sa capacité restent déterminées par des décisions centrales. La question se pose donc : pourquoi s’en tenir à des mécanismes imparfaits, à des ersatz du véritable mécanisme qu’on cherche à imiter, le marché ?

Le mécanisme de la tarification partielle repose sur une simplification extrême de la théorie économique. À la racine de cette démarche simplificatrice, on trouve l’inspiration d’une méthodologie séculaire: la tradition économique néo-classique conventionnelle (dite marshallienne). Cette approche repose sur la représentation théorique d’une économie statique où, comme des comptables, les producteurs, tous offreurs de biens et services identiques, se règleraient passivement sur un prix imposé de l’extérieur. Dans une telle situation, le marché est naturellement conduit vers un équilibre formel où l’on n’observe directement plus aucune pénurie ni excédent. Mais ce modèle, compatible avec la présence d’un planificateur central qui se réserverait de définir le budget global de dépenses ainsi que sa répartition entre les grandes fonctions, ne laisse aucune place à l’innovation. Schumpeter avait déjà montré que la réalisation de « l’équilibre » dans un marché réel tenait du non sens. Le marché y est réduit à une procédure mécanique purement abstraite et théorique où les acteurs sont en fait soustraits à l’obligation d’identifier l’évolution des besoins, de la technologie, des coûts. En réalité, dans une économie dynamique, les entreprises apparaissent, d’autres déclinent et meurent. L’innovation est à la base de ce processus. Lorsque Google a été lancé, on comptait déjà une dizaine d’autres moteurs de recherche. Qui aurait conçu qu’il en fallait une autre et comment déterminer qu’une formule marchera ou ne marchera pas? La photographie du moment ne signifie pas grand-chose. Le capitalisme est essentiellement perturbateur, en même temps que créatif. Depuis la première phase d’industrialisation du XIXe siècle, la dynamique capitaliste permet aux collectivistes d’exploiter la peur naturelle du changement.

Le contraste entre le régime de santé français d’une part, et les systèmes canadien et britannique d’autre part, peut servir d’illustration de cette problématique. La tarification partielle de l’usager et l’insertion d’une initiative privée circonscrite valent à la France de se soustraire aux files d’attente vécues par les patients britanniques et canadiens. En un sens, l’offre et la demande y sont en « équilibre statique », comme dans l’univers de représentation des économistes néo-classiques. Mais, dans les trois pays, le régime de santé publique centralisé aboutit au même résultat d’exclure du fonctionnement du marché toute logique dynamique d’entreprise innovante. Par construction la vision étatiste de la santé exclut les dimensions dynamiques de l’économie et de la croissance mises de l’avant par les auteurs libéraux comme Frédéric Bastiat, Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, Israêl Kirzner, pour expliquer la croissance moderne du niveau de vie dans les pays dits industrialisés.

A l’inverse, la pensée dominante reste fondée sur la chimère d’une société où ce serait l’État lui-même qui assumerait cette fonction d’entrepreneur. Mais l’État ne peut jamais être qu’un mauvais capitaliste, un mauvais entrepreneur. Par sa logique même, il est incapable de s’engager dans un processus dit de « destruction créatrice », essentiel à la croissance et à l’innovation dans une industrie comme la santé soumise à des évolutions sociologiques et technologiques accélérées. Les vrais capitalistes entrepreneurs ne sont pas à l’abri des erreurs, loin de là. Ce qui les distingue cependant, est qu’ils s’emploient à alimenter les projets prometteurs et fructueux pour les faire grandir et prospérer, tandis qu’ils retirent leur capital des initiatives qui s’avèrent malheureuses. Ils injectent en moyenne quatre fois plus de capital dans les initiatives qui réussissent que dans les projets qui tournent mal. L’appareil politico-bureaucratique, lui, confond création d’emplois et création de richesses.

[1][1]www.ccomptes.fr/Cour-des-comptes/publications/rapports/secu2002/synthese.htm, p. 13.

[2][2] – Haut Conseil 2004., p. 11.

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Catégorie(s) : La santé au Québec Étiqueté : entrepreneurs, financement, société, système de santé, système politique

Application de la théorie économique de la politique au régime de santé

Le 12 juin 2015 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

JLM-EconoSante

Le temps est venu d’appliquer systématiquement notre analyse à des secteurs particuliers. Nous commencerons par les services de santé.

Nous avons déjà établi que l’étatisation des services de santé se fait en faveur d’une majorité aux dépens d’une minorité. La majorité des familles (celles qui comptent en politique) touche un revenu annuel d’environ 25% inférieur au revenu de la famille moyenne. Or, en vertu de la première des règles du jeu démocratique (majorité simple de 50%+1), c’est la famille médiane qui élit les gouvernements et qui, en première approximation, prend les décisions politiques. On dégage de ce calcul la proposition politique clé : Par la substitution du financement public à la tarification marchande (frais de santé), une majorité de la population n’aura à payer que 5 500$ ou moins (10% de 55 000), plutôt que 7,000$ (coût effectif des services), pour jouir des services de santé. Toutes les familles qui font un revenu inférieur à la moyenne paieront moins de 7 000$ pour leurs soins de santé; les familles qui font plus que la moyenne paieront plus de 7 000$.

La nationalisation de l’industrie de la santé a valu à une majorité de votants un transfert de richesse de plus de 1 500$ par année, prélevé sur les familles à revenu moyen supérieur. L’analyste politique Wilson[1] associe spécifiquement l’avènement du régime d’assurance santé au souci de la majorité de se faire payer le service par la minorité. Un parti politique qui sait gagner des élections proposera l’étatisation de l’industrie de la santé et en récoltera plus de votes chez les gagnants majoritaires qu’il n’en perdra chez les perdants minoritaires.

Par ailleurs, la théorie économique des choix publics prédit que la majorité optera pour un budget global de dépenses inférieur à ce qu’elle choisirait si chacun était libre d’acheter lui-même les soins. Sous un régime de monopole public exclusif, le budget public (et donc global) retenu par la majorité s’avérera en général inférieur au budget qui découlerait de la coexistence d’un secteur public et d’un secteur privé.[2] La raison en est que le budget public est déterminé par un décideur théorique (le votant médian) qui dispose d’un revenu inférieur de plus de 25% à la moyenne. Lorsque coexistent un régime public et privé, les consommateurs qui optent pour le service privé ajoutent à la capacité du système, en libérant même le secteur étatique d’une demande supplémentaire. Ce n’est pas la capacité totale que les tenants de la médecine d’État cherchent à maximiser, c’est le budget public.

Et le paradoxe du régime de santé est que ce contexte mène à la surconsommation. L’État est un mauvais assureur. Dans les termes de Boucher-Palda (2000, p. 57), on constate que « Il n’y a aucun lien direct entre l’assurance obtenue et le prix payé. …les citoyens sont portés à demander une protection excessive ». On conclut de cette logique que le rationnement des services de santé et son corollaire, la file d’attente, sont l’aboutissement incontournable de la socialisation de la santé en régime démocratique.

Les adeptes du monopole public se révèlent clairement incohérents à cet égard. Ils prônent d’une part la monopolisation publique intégrale au nom de la solidarité et de l’entraide aux défavorisés, sous le prétexte que l’État est un despote bénévolant, un instrument de générosité et de compassion. Ils postulent d’autre part que le même mécanisme politique, sans monopole public, suscitera l’avènement d’une santé à deux vitesses et laissera les soins de santé publics se détériorer parce que les patients détournés vers le marché retireront leur clientèle et leur appui aux services publics. En d’autres termes, la solidarité ne peut venir que du monopole public, mais si on lui retire son monopole et qu’on l’abandonne aux règles du jeu du scrutin, le gouvernement obéira au calcul des choix publics exposé ci-dessus. Ils reconnaissent donc implicitement le caractère illusoire de la solidarité par l’État. Le retrait du monopole de la santé à l’État constitue, à leurs yeux, un danger intolérable.[3]

Autre dimension significative de la santé socialisée : Les régimes publics mesquinent à l’endroit des services aux personnes gravement malades, mais offrent une multiplicité de services aux gens peu malades. On peut dès lors comprendre la tendance durable des gouvernements à détourner les ressources des soins coûteux destinés au faible nombre de personnes gravement malades, au profit d’une multiplicité de services de réconfort réclamés par le grand nombre pour des malaises mineurs. Ces derniers profitent à des masses tandis que les services intensifs concentrent des sommes énormes sur de petits groupes politiquement moins rentables. Les fonds publics servent d’abord au plus grand confort et au bien-être des personnes âgées, des malades chroniques et des handicapés mentaux, par opposition aux soins intensifs à l’américaine pour les gens dont la santé ou la vie est menacée. Convenons que l’attachement sentimental pour la médecine socialisée repose moins sur le noble idéal de la compassion ou sur la fidélité aux préférences générales, qu’en premier lieu sur le souci de la majorité d’accéder à l’assurance illimitée aux frais des autres.

 

[1] Wilson, L. S., « The Socialization of Medical Insurance in Canada », Revue canadienne d’économique,vol. XVII, mai 1985, pp. 355-76.

 

[2] Epple et Romano (1996) ont fait avec rigueur la généralisation de cette approche à l’ensemble de la production publique. Les observations empiriques s’avèrent ambiguës sur cette question. (Tuohy, Flood et Stabile, 2004)

[3] Lire à ce sujet l’argumentation de Pierre Lemieux, « Informational Cascades: Why Everybody Thinks Alike », Le Québécois Libre, 133, 22 novembre, 2003.

 

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Catégorie(s) : Économie du Québec, La santé au Québec Étiqueté : classe moyenne, économie, famille médiane, politique, société, système de santé

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JEAN-LUC MIGUÉ

Jean-Luc MiguéÉconomiste canadien. Maitrise de l’Université de Montréal. Ph.D. de The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Il a été professeur à l’Université Laval et est Professeur émérite à l’École nationale d’administration publique (ENAP).
Canadian economist. Master’s Degree, Université de Montréal. Ph.D., The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Was professor at Université Laval. Is now Professor Emeritus, École nationale d’administration publique, (ÉNAP) Quebec City.

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