Jean-Luc Migué, économiste Institut Fraser Profession émérite, ENAP Quebec

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Québec.

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP, Québec - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Quebec.

  • Accueil
  • A PROPOS
  • Livres et publications
  • Me joindre

Archives pour janvier 2015

L’étatisme en Occident, une courte histoire!

Le 20 janvier 2015 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

JLM-Econ1

Le défi politique majeur du Québec, plus que des autres provinces mais comme la plupart des pays d’Europe, est de régler la question de l’État omnivore. L’État en Occident est appelé à dégrossir, par suite du fait que la logique en place suscite le résultat alarmant qu’on connait, une crise fiscale en somme. L’Occident ne connait qu’un modèle depuis la deuxième guerre mondiale, surtout depuis les années 60, soit le gonflement incessant de l’État démocratique. L’égalité des chances est devenue l’égalité des résultats par l’insertion de l’État.

L’histoire moderne depuis trois siècles n’a pas toujours suscité cet aboutissement. C’est au XVIIe siècle que l’occident a réalisé l’État nation centralisé. C’était l’époque du premier Léviathan, selon la désignation proposée par Thomas Hobbes. La démocratie libérale apparait et l’Occident domine les autres régimes, politiquement et économiquement.

Fin du XVIIIe et XIXe siècle, les réformes libérales balaient la royauté et instaurent l’accountability, surtout en Grande-Bretagne. Sous la reine Victoria, la liberté et l’efficacité inspirent l’État. Les droits accaparés par l’État sont comprimés et le fonctionnarisme professionnel s’installe dans la santé et l’éducation, au point que les ressources prélevées par les pouvoirs publics baissent. Au XXe siècle, nonobstant la mondialisation, obstacle supposé au gonflement, et dans le souci déclaré d’améliorer le sort de tous les citoyens, les pays occidentaux inventent le « welfare state »; le reste du monde suit la tendance. Malgré les efforts de Milton Friedman et de Hayek[1][1] après la guerre pour freiner le gonflement de l’État, leur enseignement n’obtient pas un grand succès dans les pratiques effectives. Vers la fin de sa vie en 2004, Friedman en était conscient et formulait le sens de cette évolution dans une phrase expressive : « Après la deuxième guerre mondiale, l’opinion publique était socialiste mais la pratique reposait sur le marché libre; présentement l’opinion est pro marché libre, tandis que la pratique est nettement socialiste »[2][2].

De 1913 à 2011, la part du PIB absorbée par les pouvoirs publics passe de 7,5% à 41% aux USA, de 13 à 48% en Grande-Bretagne et de 10 à 47% dans les 13 pays les plus riches. Le gouvernement américain n’a connu que cinq surplus dans les 54 années depuis 1960; le gouvernement britannique, six depuis 1975. Un nombre élevé de pays portent une dette publique supérieure à 100 pour cent du PIB. A la fin de 2012, les 34 pays membres de l’OCDE étaient propriétaires, en tout ou en partie, de plus deux mille compagnies embauchant une main-d’œuvre de plus de six millions et dotées d’une valeur collective de 2 mille milliards. On estime que les gouvernements de ces mêmes pays détenaient des terres et des bâtiments évalués à neuf mille milliards.

L’Institut Économique de Montréal calcule en temps réel la croissance de la dette intégrale du secteur public du Québec. Il s’agit de la dette brute du gouvernement, à laquelle on ajoute la dette des réseaux de santé et d’éducation, des municipalités et des autres entreprises sous la responsabilité finale du gouvernement. En se basant sur les données fournies par le ministère des Finances dans son Plan budgétaire 2014-2015 (qui excluent la part de la dette fédérale qui revient au Québec), l’IÉDM en vient à estimer que la dette augmentera de 9,3 milliards $ d’ici le 31 mars 2015, ou de 25 millions $ par jour, ou de 17 670 $ par minute, ou de 294 $ par seconde. Elle se gonflera encore davantage dans les prochaines années, sous l’influence du vieillissement de la population. Les industries réseaux, tels le transport, l’électricité, les télécommunications, sont largement nationalisées, sous le douteux prétexte qu’elles constituent des biens collectifs ou des actifs stratégiques. C’est même sous la présidence du républicain George Bush, présumé favorable au rétrécissement de l’État, que les budgets publics américains gonflent le plus rapidement. Malgré la diffusion des services publics de santé et d’éducation, la productivité n’augmente que peu et le vieillissement de la population n’aide pas non plus. Au total, le processus d’explosion de l’État s’avère inhérent à la politique associée à la démocratie. La globalisation et la technologie parviendront-elles à transformer le secteur public. Certains y croient.[3][3] Nous nous en remettons quant à nous aux règles constitutionnelles.

[1][1] Hayek, Friedrich A., The Road to Serfdom, The University of Chicago Press, 1944.

[2][2] Cité dans Burgin, Angus, The Great Persuasion: Reinventing Free Markets since the Depression, Harvard University Press, 2012, p. 223.

[3][3] Micklethwait, John et Adrian Wooldridge, The Fourth Revolution, The Penguin Press, New-York, 2014.

 

Share

Catégorie(s) : Articles, Économie du Québec

Mandatory voting and rational ignorance

Le 13 janvier 2015 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

JLM-Voting

It has been proposed in several circles that voting be made mandatory so that more people engage in political action. The underlying rationale: Participating in an election is not a strictly personal act but also a collective one. Voting constitutes a civic obligation towards one’s co-citizens. Free voting does give rise to an unrepresentative expression of public opinion, as it is biased in favour of old and white people, and of high-income earners.

As a source of further bias, political parties concentrate their election efforts on specific targets, i.e. on people most likely to vote. The media also devote more time and space to questions that deal with larger audiences, thus contributing to mobilizing larger groups at the expense of minorities. The international record on this aspect of the question is clear. Since adopting the mandatory rule in 1924, Australians have voted at the 90 percent level rather than at the previous 58 percent level.

As a counter argument, we wish to argue that a large number of voters in a mandatory voting regime would do so at the price of irrationally ranking their resources, thus introducing more ignorance into the process. The real political world is more complex than generally assumed and its cost implies more than the act of putting a ballot in a box. In fact, mandatory voting woud go against a central proposition of political analysis: rational ignorance as a natural attitude in politics. In democratic regimes, most voters, including a large proportion of those who vote, choose not to invest the time, the money and the energy required to make a well-informed decision. The origin of this gap rests on the fact that the process leading to informed political decisions is not free. Representative rather than direct democracy, whereby decision-making is delegated to elected officials, precisely originated from people’s concern to economise on political action. Thirty five days before the federal election of 2004, 16 per cent of voters could not remember the name of the Prime Minister. Fewer than forty per cent of voters can distinguish the concept of “right” and “left” in the political spectrum, and when they do it is in a vague and hazy manner. After the federal election of 2000, less than a third of voters could place the NDP party at the left of the political spectrum and the Canadian Alliance at the right. A third of them proved unable to pinpoint a single electoral promise of the listed running parties. During the 1997 campaign, nearly 60 per cent of the population were of the opinion that Aboriginal people enjoyed a living standard comparable to the rest of the population.

Voters hold the realistic opinion that their vote is never decisive in the outcome of elections. And overall, they do not ignore that the benefit resulting from a more elaborate analysis is of a collective rather than of a personal nature; it would radiate on neighbours as much as on themselves. All are conscious that the outcome of an election is in no way related to the fact that their vote is well-informed. They will rationally remain ignorant of the impact on them and on society of a specific government measure as well as of the overall platform of parties. The average citizen is better informed on the performance of the car he buys than on the impact of Japanese import quotas on cars. As argued by Mancur Olson in 1965 or Terry Moe in 1980, citizens devote less of their time to political activity because of their conviction that the logic of collective action prevents them from individually influencing public decisions. Even if the stakes are high, people vote poorly and remain politically apathetic. Short of a substantial knowledge of political programs, they will often rely on alternative criteria such as moral obligation, ideology or the popularity of leaders.

The logic of rational ignorance predicts that most readers or viewers will choose to invest little time in the knowledge of public policy. With a few exceptions, newspapers and broadcasters specialised on public affairs attract limited audiences. For years, the proportion of newspaper readers has been declining. Research on the internet bears testimony to the widespread predilection for entertaining contents or for information which facilitates sales and purchases of goods and services; information that enlightens the significance of the voting process and of other collective decisions is not popular. The media have also evolved to respond to this lack of interest for public policy. Since groups that make up large fractions of the population tend to participate more in the process of voting, newspapers, radio and television offer more space of political interest to large audiences.

The mystery of the political process is not that large portions of the population do not vote, but that majorities of people do choose to vote. A high proportion of middle class families have no opinion on the appropriate political movement to support. The least evil in the voting process is not to add another regulation to the massive amount that we already bear, but to let non voters do as they like. To force a large number of the least informed citizens to cast their ballot against their will would reduce rather than raise the level of refinement in political decisions. The problem with government is that it is too big; to add a further undesirable regulation to its baggage of functions would be denying this fact.

Share

Catégorie(s) : Articles, Socio-politique

Le Québec victime de l’étatisme depuis la révolution tranquille

Le 7 janvier 2015 par Jean-Luc Migué 3 commentaires

JLM-Etatis

Une large fraction de l’élite québécoise s’associe aux syndicats pour déplorer les coupures somme toute timides du gouvernement Couillard. Or que nous enseignent les faits historiques sur le sens de cette initiative? Une réalité incontestable, soit le recul marqué du Québec par rapport au reste du Canada, largement imputable au gonflement de l’État.

Si on mesure l’écart grandissant entre le Québec et le reste du Canada depuis un demi-siècle en matière de population, de croissance économique globale, d’investissement et d’emploi, le recul relatif du Québec est incontestable. La part du Québec de la population canadienne était restée constante à 29% de 1941 à 1966, mais a connu une tendance déclinante par la suite pour s’établir à 23,1% en 2011. La population métropolitaine de Montréal s’élevait à 94% de celle de Toronto en 1981 pour tomber à 68% en 2011.

L’économie du Québec a vécu un écart grandissant avec l’Ontario et le reste du Canada au cours des dernières décennies. De 1981 à 2004, la croissance globale du PIB réel n’a atteint que 70,4% au Québec, contre 96,3% dans le reste du Canada. La part du PIB québécois dans l’ensemble du Canada a décliné de 2,4 points à près de 21,0% dans la même période. De 1971 à 2004, la population en âge de travailler (de 15 à 64 ans) a gagné 33,9% au Québec, 70,9% ailleurs au Canada. Au cours de la période plus courte de 1981 à 2004, l’emploi a grimpé de 43,9% dans le reste du Canada (de 38,7% aux USA), mais de seulement 32,8% au Québec. Dans la même période, pour une population de 23,6% du Canada en 2004, le Québec n’a créé que 19,7% des nouveaux emplois canadiens. 61.2% de la population du reste du Canada et 61,9% de la population américaine avait un emploi; seulement 56,2% en avait un au Québec.

Près d’un million de Québécois ont quitté le territoire depuis les années 60. L’activité manufacturière et les investissements en général ont délaissé le territoire. La part du Québec dans les investissements en machinerie et en équipement a décliné de 74% en 1972 à 59% en ce début du XXIe siècle. Les compagnies sous contrôle étranger comptent pour moins de 17% des sociétés privées chez nous, contre 28% dans le reste du Canada. A peine plus de 12% des immigrants choisissent le Québec comme destination finale. Le nombre d’employés des sièges sociaux à Montréal, à peu près égal à celui de Toronto en 1960, est tombé à la moitié du niveau torontois aujourd’hui. Le plus étonnant est que c’est surtout l’évolution déplorable qui a marqué la révolution tranquille qu’on célèbre dans les cercles intellectuels et politiques.

L’évolution ne changera guère au cours du prochain demi-siècle. La part des personnes âgées et dépendantes grossira relativement à la population en âge de travailler au Québec. L’État devra réduire ses dépenses ou hausser ses revenus pour abaisser sa dette à des niveaux raisonnables vers 2030. Les conséquences politiques seront terribles : couper dans les services des votants soucieux de maintenir leurs « droits sociaux » ou s’attaquer aux contribuables soucieux de se protéger contre les syndicats du secteur public qui voudront protéger leurs privilèges.

Bien que reflet de la tendance étatiste universelle, le Québec a été plus étatiste et donc plus gaspilleur que la plupart des pays de l’Occident, plus surtout que les autres provinces canadiennes. Nous identifions ainsi la cause déterminante de notre retard : les obstacles à la liberté de commercer découlant de la lourdeur du fisc et des régulations. Les études démontrent universellement que la relation entre le rythme de croissance de l’économie et la taille de l’État est négative. Le Québec est déjà la plus alourdie des 10 provinces et des 50 États américains en matière de fiscalité et de régulations. En 2008, le gouvernement québécois dépensait 28% du PIB provincial, l’Ontario environ 20% et l’ensemble des provinces, 18%. A près de 40% du PIB, le fardeau fiscal québécois se hissait au plus haut niveau, non seulement du Canada, mais de tous les pays de l’OCDE en 2006. Sa dette brute atteignait 88% du PIB, contre 68% pour l’ensemble des juridictions canadiennes. Les modes d’intervention qui affectent les prix relatifs ont explosé chez nous depuis les années 60 : subventions, taxes, nationalisations, entreprises publiques, achats préférentiels, régulations sociales et prohibitions. La part des dépenses publiques dans l’économie québécoise est passée de 4% inférieure à la moyenne canadienne en 1961, à plus de 4% supérieure en 1978. Cette évolution s’est maintenue depuis. La fonction publique du Québec emploie le même nombre de personnes que la Californie. On réalisera que le séparatisme est lui-même le sous-produit de cette foi dans le pouvoir de l’État de réaliser le bien commun. Ce mouvement, apparu dans les années 60, constitue une aspiration promue principalement par les intellectuels de gauche qui associent le progrès et la modernité à la planification d’État.

On peut argumenter qu’au cours des années 60 le Québec s’est libéré d’un certain fondamentalisme religieux asservissant. Il s’est par contre assujetti à une idéologie tout aussi, sinon plus asservissante que la ferveur qui a caractérisé sa foi religieuse traditionnelle. Cet asservissement a nom étatisme. Cette évolution idéologique n’est pas unique au Québec. Le mouvement en faveur de l’étatisation s’est tout simplement avéré plus prononcé qu’ailleurs au pays et en Amérique du Nord en général. En somme, pour son propre malheur, le Québec a importé le modèle européen.

Il n’est pas facile d’interpréter cette évolution. Il faut prendre pour acquis que la liberté s’est avérée l’exception dans l’histoire de l’humanité. Avant la révolution industrielle, l’homme moyen gagnait de un à trois dollars par jour. Mais à partir de cette époque et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le revenu par tête dans quelques pays européens et particulièrement aux États-Unis, a commencé à croître rapidement. Le marché libre, autrement appelé le capitalisme, s’est avéré le plus grand engin de prospérité et de diversité dans l’histoire de l’humanité.

En matière de distribution de la richesse, la gauche politique au Québec (et ailleurs dans une moindre mesure) s’en remet à l’État pour susciter la montée populaire dans l’échelle sociale. Nonobstant les bonnes intentions qui l’inspirent, ce que le Québec et l’Europe continentale démontrent, c’est que le gonflement de l’État n’est nulle part la recette pour réaliser cette finalité. Pour leur part, les conservateurs et les libertariens comprennent que, comme l’enseignent l’analyse et l’expérience universelle, les sociétés dotées de plus hauts niveaux de mobilité et de liberté économique jouissent de taux de pauvreté allant jusqu’à 75 pour cent inférieurs aux pays moins libres. L’une et l’autre région affichent des niveaux de budgets publics supérieurs, et l’une et l’autre doivent déplorer des revenus par tête qui augmentent à peine.

L’Institut Économique de Montréal a calculé la croissance à venir de la dette intégrale du secteur public du Québec. Il estime que la dette aura augmenté de 9,3 milliards le 31 mars 2015, ou de 25 millions par jour, ou de 17 670 par minute, ou de 294 $ par seconde. Elle se gonflera encore davantage dans les prochaines années, sous l’influence du vieillissement de la population. Le défi politique majeur du Québec, plus que des autres provinces mais comme la plupart des pays d’Europe, est de régler la question de l’État omnivore. Le choix de moderniser ou pas l’État que nous avons surchargé de responsabilités ne se pose pas; il est incontournable.

Share

Catégorie(s) : Articles, Économie du Québec

ÉCONOMIE ET POLITIQUE

ÉCONOMIE ET POLITIQUE
Suivez-moi sur Facebook

ABONNEZ-VOUS À NOTRE INFOLETTRE

Recevez notre infolettre vous informant des derniers articles parus de Jean-Luc Migué.

Articles récents

  • Histoire: la France nous a-t-elle reniés?
  • Règles constitutionnelles restrictives, indispensables à la démocratie
  • Conclusion: Le capitalisme, seule source de la hausse du niveau de vie
  • Histoire de l’étatisme en Occident
  • A compter des années 1960 au Québec, étatisme asservissant

Articles des derniers mois

  • mai 2018 (1)
  • juillet 2016 (3)
  • juin 2016 (2)
  • mai 2016 (4)
  • avril 2016 (4)
  • mars 2016 (5)
  • février 2016 (4)
  • janvier 2016 (4)
  • décembre 2015 (4)
  • novembre 2015 (4)
  • octobre 2015 (5)
  • septembre 2015 (4)
  • août 2015 (4)
  • juillet 2015 (5)
  • juin 2015 (4)
  • mai 2015 (4)
  • avril 2015 (5)
  • mars 2015 (4)
  • février 2015 (4)
  • janvier 2015 (3)

JEAN-LUC MIGUÉ

Jean-Luc MiguéÉconomiste canadien. Maitrise de l’Université de Montréal. Ph.D. de The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Il a été professeur à l’Université Laval et est Professeur émérite à l’École nationale d’administration publique (ENAP).
Canadian economist. Master’s Degree, Université de Montréal. Ph.D., The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Was professor at Université Laval. Is now Professor Emeritus, École nationale d’administration publique, (ÉNAP) Quebec City.

Mes articles ce mois-ci

janvier 2015
L M M J V S D
    Fév »
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728293031  

Copyright © 2023 JEAN-LUC MIGUÉ · Tous droits réservés
Conception et développement : Dumas Marketing - Programmations : CP Concept