Jean-Luc Migué, économiste Institut Fraser Profession émérite, ENAP Quebec

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Québec.

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP, Québec - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Quebec.

  • Accueil
  • A PROPOS
  • Livres et publications
  • Me joindre

Autres restrictions syndicales et salariales au Québec

Le 7 avril 2016 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

JLM-SyndSalaries-Avr16

La loi québécoise rend l’accréditation d’un syndicat plus facile que dans la plupart des provinces: mise en branle du processus dès que 35% (50% dans d’autres provinces) des employés ont acquis une carte de membre, pas de vote secret nécessaire, et accréditation automatique dès que 50% des employés détiennent une carte de membre. L’accréditation est aussi plus facile que la désaccréditation, en ce qu’alors le vote secret devient nécessaire.

Contrairement à la moitié des provinces, le recrutement d’employés au cours d’une grève est interdit et la réembauche garantie à la fin du conflit (loi anti scabs). La seule insertion dans les règles de convention collective d’une disposition anti-briseurs de grève multiplie de 13% le nombre de grèves (Cramton et Tracy, 1995). Dans les années 90, les employés canadiens sont allés 6 fois plus en grève que leurs contreparties américaines. Les grèves durent plus longtemps aussi et coûtent 2 millions de dollars de plus par grève. Le piquetage secondaire en cas de grève (chez un fournisseur ou un client commercial) est permis, bien que sujet à la discrétion d’une cour de justice; il est interdit en Alberta et en C.-B.;

L’employeur québécois doit donner au syndicat un avis d’implantation de changements technologiques, au grand détriment de l’innovation et de l’investissement; c’est le cas de quatre autres provinces seulement. Contrairement à quatre autres provinces, en cas de litige dans l’application de la convention collective, l’arbitrage est immédiatement obligatoire et exécutoire, sans possibilité d’autres recours;

En matière d’emplois syndiqués dans le secteur public, à 18,5 % de l’emploi total (14,3% en Alberta, 13,9 % en Ontario), c’est à la 53e place que se classe le Québec. Par l’effet de monopolisations publiques d’industries entières, plus marquées au Québec, comme l’éducation, les services municipaux et la santé, la centralisation des négociations dans le secteur public confère un pouvoir illimité aux monopoles syndicaux.

Le Québec paie le plus haut salaire minimum (relativement au PIB par tête) au Canada et en Amérique du Nord. C’est le chômage des moins qualifiés qui écope. D’autres contraintes légales sont exclusives au Québec, comme l’extension des décrets dans des dizaines d’industries, qui, à l’exemple des pratiques françaises, élargissent le pouvoir du syndicat à l’ensemble de la province en uniformisant les conditions de travail.

Monopole syndical et évolution de l’investissement en R&D

Une fois implanté, l’investissement en R&D devient immobile, en ce qu’il en coûterait prohibitivement cher de le déplacer. Le capital ainsi immobilisé devient l’objet de chantage de la part du monopole syndical qui cherchera à s’approprier le rendement de l’investissement en R&D, sous forme de salaires accrus et de conditions améliorées. Pour s’en défendre les employeurs comprimeront à long terme leurs investissements en R&D. Une récente étude (Betts, Odgeros, et Wilson, 2001) confirme cette prédiction en établissant une relation négative étroite entre le taux d’investissement en R&D d’une part (dépenses de R&D/unité d’output) et le degré de syndicalisation dans 13 industries canadiennes, entre 1968 et 1986.  Le Canada se situe désormais au 14e rang des 27 pays de l’OCDE en matière de taux d’investissement en R&D. Un taux moyen de syndicalisation au Canada s’accompagne d’une baisse de 28 à 50% des dépenses de R&D. Dans une industrie donnée, la R&D tombe de 40% quand on passe de l’entreprise moins syndiquée (25e rang percentile) à l’entreprise plus syndiquée (75e rang). Ultimement, c’est la croissance économique générale qui en souffre.

Share

Catégorie(s) : Articles Étiqueté : alarmiste, classe moyenne, économie, gouvernement, partis politiques, pouvoirs publics, syndicalisme

Alarmisme écologique et anticapitalisme

Le 29 juillet 2015 par Jean-Luc Migué 2 commentaires

JLM-Alarrmist

Pour notre malheur, la pensée groupiste s’avère souvent nettement fausse. Les groupes d’intérêt, syndicats, lobbyistes et porte-parole de la santé publique, s’emploient à promouvoir la falsification des préférences de leurs membres et de leurs sympathisants pour amplifier leur influence. C’est ainsi que les risques environnementaux (réchauffement, OGM) et le concept de responsabilité sociale de l’entreprise sont systématiquement manipulés par les activistes écolos et anti capitalistes, souvent de façon contraire aux connaissances scientifiques existantes. Et pourtant, la croissance de la richesse est l’alliée universelle de l’environnement. Quiconque en doute lira avec profit le dossier bâti par le Fraser Institute sur le contraste entre l’évolution réelle de l’environnement au Canada et la vision au contraire alarmiste perpétuée par les organisations écologiques. (Fraser Forum, avril 2004).

A l’échelle du globe, on a démontré qu’en regard de toutes les mesures objectives de condition humaine, le bien-être et la qualité de vie ont réalisé des progrès gigantesques. Grâce au capitalisme et à la diffusion de la technologie par la globalisation, l’espérance de vie s’élève, l’alimentation s’améliore, l’alphabétisation se répand, l’accès à l’eau propre et à l’air pur s’étend, le revenu matériel gagne du terrain et le travail des enfants est moins répandu. Contrairement à la propagande, ce sont les plus pauvres qui améliorent le plus leur sort en matière de niveau de vie. Le message qu’on peut adresser aux sociétés les plus mal en point est qu’elles doivent accueillir le capitalisme, la règle du droit et la globalisation en rejetant leur gouvernement de kleptocrates. Et les progrès inimaginables associés au capitalisme se sont réalisés en dépit de la multiplication par cent de la production de produits chimiques, accompagnée de l’urbanisation et de la modernisation héritées de l’Occident.

Dans un monde de rareté de l’information, la manipulation de l’opinion publique devient un instrument puissant d’action politique. La démagogie l’emporte souvent sur les faits. Ainsi l’adjonction du qualificatif « durable » à développement par les alarmistes de l’écologie lui fait désigner son contraire, soit le rejet de la croissance et la substitution de la planification au marché. Depuis The Limits to Growth de 1972, en passant par le best-seller The Population Bomb de 1968, jusqu’au récent film The Day after Tomorrow, l’alarmisme environnemental constitue un phénomène psychologique fascinant. Nonobstant le fait que toutes ces prophéties alarmistes se soient avérées sans fondements, c.-à-d. contraires aux faits et à l’enseignement de la science, l’hystérie alarmiste revêt le caractère d’une véritable religion profane, doublée d’une religion politique puissante : le socialisme. C’est la transposition aux temps modernes des châtiments bibliques de Sodome et Gomorrhe, des plaies d’Égypte et du Déluge. Et par une rationalisation semblable : l’homme social a péché, cette fois-ci, par son matérialisme et sa production abusive de gaz. Il lui faut donc assigner à un guide, l’État omniscient et bienveillant, la tâche de préserver l’espèce, de protéger notre Mère la Terre, et de renverser le mouvement du marché en faveur de la croissance, littéralement revenir aux moulins à vent. Le développement durable est devenu, suivant le mot de Peter Foster (4 juin 2004), le symbole de la contre-attaque socialiste après l’effondrement du communisme.

Les variations du champ magnétique du soleil et l’intensification des particules atomiques émanant de la voie lactée sont deux explications plausibles du réchauffement de la planète. Mais même si on accepte que le changement climatique provienne de l’émission par l’homme de gaz à effets de serre, trois faits inéluctables circonscrivent les politiques climatiques. Le premier veut que le traité de Kyoto aurait ruiné l’économie canadienne. Le deuxième établit que la contribution du Canada au climat global serait rigoureusement nulle. Enfin, même si tous les signataires de Kyoto avaient atteint leur cible (hypothèse invraisemblable), l’impact serait aussi voisin de zéro. En réalité, le dossier accumulé sur les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre établit que c’est l’État lui-même qui en est la cause principale. Cette affirmation tient en matière de politique énergétique et environnementale, en matière de politique fiscale et de politique économique en général. Examinons d’abord la politique de l’énergie. Les gouvernements du Canada subventionnent le développement des pipelines de l’Arctique et du pétrole off-shore. Ils subventionnent la transmission d’électricité à longue distance. Ils subventionnent l’expansion du réseau de gaz naturel. Toutes ces mesures ont donc pour effet d’abaisser le coût de l’énergie et défavorisent l’investissement dans les technologies propices à l’économie d’énergie. Parallèlement, les gouvernements stimulent la consommation d’énergie en maintenant le prix trop bas. Plus d’une province contrôlent le prix de l’essence, d’autres subventionnent le gaz naturel, et la plupart d’entre elles vendent l’électricité au coût (donc de façon non rentable) par l’intermédiaire de leur société d’État.

Share

Catégorie(s) : Société Étiqueté : alarmiste, capitalisme, climatique, écologie, gouvernement, société

ÉCONOMIE ET POLITIQUE

ÉCONOMIE ET POLITIQUE
Suivez-moi sur Facebook

ABONNEZ-VOUS À NOTRE INFOLETTRE

Recevez notre infolettre vous informant des derniers articles parus de Jean-Luc Migué.

Articles récents

  • Histoire: la France nous a-t-elle reniés?
  • Règles constitutionnelles restrictives, indispensables à la démocratie
  • Conclusion: Le capitalisme, seule source de la hausse du niveau de vie
  • Histoire de l’étatisme en Occident
  • A compter des années 1960 au Québec, étatisme asservissant

Articles des derniers mois

  • mai 2018 (1)
  • juillet 2016 (3)
  • juin 2016 (2)
  • mai 2016 (4)
  • avril 2016 (4)
  • mars 2016 (5)
  • février 2016 (4)
  • janvier 2016 (4)
  • décembre 2015 (4)
  • novembre 2015 (4)
  • octobre 2015 (5)
  • septembre 2015 (4)
  • août 2015 (4)
  • juillet 2015 (5)
  • juin 2015 (4)
  • mai 2015 (4)
  • avril 2015 (5)
  • mars 2015 (4)
  • février 2015 (4)
  • janvier 2015 (3)

JEAN-LUC MIGUÉ

Jean-Luc MiguéÉconomiste canadien. Maitrise de l’Université de Montréal. Ph.D. de The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Il a été professeur à l’Université Laval et est Professeur émérite à l’École nationale d’administration publique (ENAP).
Canadian economist. Master’s Degree, Université de Montréal. Ph.D., The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Was professor at Université Laval. Is now Professor Emeritus, École nationale d’administration publique, (ÉNAP) Quebec City.

Mes articles ce mois-ci

mai 2025
L M M J V S D
« Mai    
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728293031  

Copyright © 2025 JEAN-LUC MIGUÉ · Tous droits réservés
Conception et développement : Dumas Marketing - Programmations : CP Concept