On peut argumenter qu’au cours des années 60 le Québec s’est libéré d’un certain fondamentalisme religieux asservissant. Il s’est par contre assujetti à une idéologie plus asservissante que la ferveur qui a caractérisé sa foi religieuse traditionnelle. Cet asservissement a nom étatisme, contrôle de l’État. Cette évolution idéologique n’est pas unique au Québec. Le Canada dans son ensemble a opté pour un régime de bien-être public du berceau à la tombe. Mais au Québec, le mouvement en faveur de l’étatisation s’est tout simplement avéré plus prononcé qu’ailleurs au pays et en Amérique du Nord en général. En somme, le Québec a importé le modèle européen.
Relativement aux États-Unis, l’ensemble du Canada est devenu plus syndiqué, plus à l’abri de la concurrence étrangère; ses entreprises ont fait l’objet de subventions généralisées et le fardeau fiscal s’y est fortement alourdi (38.4% du PIB en 2011 contre 32,0% aux USA). On songe ici aux États-Unis traditionnels qui se sont faits les leaders mondiaux dans la promotion de la démocratie et du libre marché. Les sceptiques mettront en doute la récente évolution de ce pays comme promoteur de ces vertus. Les États-Unis se sont polarisés. Par exemple, de nombreux démocrates refusent de couper les dépenses, tandis qu’un grand nombre de républicains s’opposent à toute forme d’alourdissement du fardeau fiscal.
En 2012, le coût des campagnes électorales s’élevait à 6,3 milliards, deux fois le montant de l’an 2000. Près de 12000 lobbyists s’agitent à Washington à un coût de 2,4 milliards. La complexité des lois facilite l’insertion de privilèges spéciaux. En Grande-Bretagne, le membership des parties politiques est tombé de 20 pour cent de la population en âge de voter en 1950, à 1 pour cent. Ce mouvement universel s’est donc accompagné d’une perte de liberté individuelle dans tout l’Occident.