Pour notre malheur, la pensée groupiste s’avère souvent nettement fausse. Les groupes d’intérêt, syndicats, lobbyistes et porte-parole de la santé publique, s’emploient à promouvoir la falsification des préférences de leurs membres et de leurs sympathisants pour amplifier leur influence. C’est ainsi que les risques environnementaux (réchauffement, OGM) et le concept de responsabilité sociale de l’entreprise sont systématiquement manipulés par les activistes écolos et anti capitalistes, souvent de façon contraire aux connaissances scientifiques existantes. Et pourtant, la croissance de la richesse est l’alliée universelle de l’environnement. Quiconque en doute lira avec profit le dossier bâti par le Fraser Institute sur le contraste entre l’évolution réelle de l’environnement au Canada et la vision au contraire alarmiste perpétuée par les organisations écologiques. (Fraser Forum, avril 2004).
A l’échelle du globe, on a démontré qu’en regard de toutes les mesures objectives de condition humaine, le bien-être et la qualité de vie ont réalisé des progrès gigantesques. Grâce au capitalisme et à la diffusion de la technologie par la globalisation, l’espérance de vie s’élève, l’alimentation s’améliore, l’alphabétisation se répand, l’accès à l’eau propre et à l’air pur s’étend, le revenu matériel gagne du terrain et le travail des enfants est moins répandu. Contrairement à la propagande, ce sont les plus pauvres qui améliorent le plus leur sort en matière de niveau de vie. Le message qu’on peut adresser aux sociétés les plus mal en point est qu’elles doivent accueillir le capitalisme, la règle du droit et la globalisation en rejetant leur gouvernement de kleptocrates. Et les progrès inimaginables associés au capitalisme se sont réalisés en dépit de la multiplication par cent de la production de produits chimiques, accompagnée de l’urbanisation et de la modernisation héritées de l’Occident.
Dans un monde de rareté de l’information, la manipulation de l’opinion publique devient un instrument puissant d’action politique. La démagogie l’emporte souvent sur les faits. Ainsi l’adjonction du qualificatif « durable » à développement par les alarmistes de l’écologie lui fait désigner son contraire, soit le rejet de la croissance et la substitution de la planification au marché. Depuis The Limits to Growth de 1972, en passant par le best-seller The Population Bomb de 1968, jusqu’au récent film The Day after Tomorrow, l’alarmisme environnemental constitue un phénomène psychologique fascinant. Nonobstant le fait que toutes ces prophéties alarmistes se soient avérées sans fondements, c.-à-d. contraires aux faits et à l’enseignement de la science, l’hystérie alarmiste revêt le caractère d’une véritable religion profane, doublée d’une religion politique puissante : le socialisme. C’est la transposition aux temps modernes des châtiments bibliques de Sodome et Gomorrhe, des plaies d’Égypte et du Déluge. Et par une rationalisation semblable : l’homme social a péché, cette fois-ci, par son matérialisme et sa production abusive de gaz. Il lui faut donc assigner à un guide, l’État omniscient et bienveillant, la tâche de préserver l’espèce, de protéger notre Mère la Terre, et de renverser le mouvement du marché en faveur de la croissance, littéralement revenir aux moulins à vent. Le développement durable est devenu, suivant le mot de Peter Foster (4 juin 2004), le symbole de la contre-attaque socialiste après l’effondrement du communisme.
Les variations du champ magnétique du soleil et l’intensification des particules atomiques émanant de la voie lactée sont deux explications plausibles du réchauffement de la planète. Mais même si on accepte que le changement climatique provienne de l’émission par l’homme de gaz à effets de serre, trois faits inéluctables circonscrivent les politiques climatiques. Le premier veut que le traité de Kyoto aurait ruiné l’économie canadienne. Le deuxième établit que la contribution du Canada au climat global serait rigoureusement nulle. Enfin, même si tous les signataires de Kyoto avaient atteint leur cible (hypothèse invraisemblable), l’impact serait aussi voisin de zéro. En réalité, le dossier accumulé sur les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre établit que c’est l’État lui-même qui en est la cause principale. Cette affirmation tient en matière de politique énergétique et environnementale, en matière de politique fiscale et de politique économique en général. Examinons d’abord la politique de l’énergie. Les gouvernements du Canada subventionnent le développement des pipelines de l’Arctique et du pétrole off-shore. Ils subventionnent la transmission d’électricité à longue distance. Ils subventionnent l’expansion du réseau de gaz naturel. Toutes ces mesures ont donc pour effet d’abaisser le coût de l’énergie et défavorisent l’investissement dans les technologies propices à l’économie d’énergie. Parallèlement, les gouvernements stimulent la consommation d’énergie en maintenant le prix trop bas. Plus d’une province contrôlent le prix de l’essence, d’autres subventionnent le gaz naturel, et la plupart d’entre elles vendent l’électricité au coût (donc de façon non rentable) par l’intermédiaire de leur société d’État.