Jean-Luc Migué, économiste Institut Fraser Profession émérite, ENAP Quebec

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Québec.

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP, Québec - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Quebec.

  • Accueil
  • A PROPOS
  • Livres et publications
  • Me joindre

Réglementation, avantages pour les producteurs, fardeau pour les consommateurs

Le 25 mars 2016 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

JLM-RegulConsomm1

Le fardeau administratif direct que représente l’armée de fonctionnaires qui s’activent à la tâche de nous contrôler ne comprend qu’une fraction minime du coût global de ce déchaînement bureaucratique. On conçoit que les membres de l’industrie régulée, propriétaires, managers et syndiqués organisés, se fassent les protagonistes enthousiastes de cette conspiration et que le politicien se montre attentif à leurs pressions. La création du cartel a pour effet de transformer une industrie concurrentielle en monopole. Toutes les réglementations sectorielles qui ont de tout temps perpétué des raretés coûteuses et des prix artificiellement gonflés s’inscrivent dans la même logique. On recouvre ainsi les industries agricoles (lait, volailles, céréales et oeufs au Canada), celles du camionnage (historiquement), du taxi, de la téléphonie et de la radiotélévision, des institutions financières. La collusion implicite est imposée à tous les membres par la régulation. La formation d’un cartel est en principe une opération illégale, sauf si elle se fait avec l’assentiment du législateur, et même grâce à ses bons offices. C’est le ministère lui-même qui se fait garant de sa mise en œuvre et de sa permanence.

La fixation des prix est tentante pour les politiciens parce qu’elle se fait surtout aux dépens du grand nombre de consommateurs qui écopent chacun d’un fardeau si minime qu’ils n’ont pas le souci de s’engager dans une résistance organisée. Au prix de quelques centaines de dollars par année imposés à la masse de consommateurs de lait, de services de télécom ou de taxis, chacun des quelques milliers d’offreurs encaisse un revenu supplémentaire qui peut atteindre des milliers, voire des dizaines de milliers de dollars. Même la réglementation des ressources environnementales ne se comprend souvent que comme le moyen de protéger les producteurs organisés et les bruyants écologistes sur le dos de la population. Ainsi, la suppression des titres de propriété sur l’eau réservés historiquement aux riverains a valu pendant la première moitié du XXe au complexe industrialo-syndical l’accès gratuit à cette précieuse ressource devenue conséquemment le dépotoir privilégié des industries. La pratique discriminatoire d’imposer des normes environnementales uniformes a valu aux grosses entreprises syndiquées des avantages concurrentiels énormes, du fait qu’il en coûte jusqu’à dix fois plus cher aux petites et moyennes entreprises de satisfaire à une même norme. Dans chacun de ces cas, on pourrait démontrer qu’en dépit du fait que la somme des pertes des consommateurs l’emporte de loin sur la somme des gains des producteurs, le caractère concentré des intérêts des producteurs fait qu’il s’avère politiquement rentable de leur donner la priorité.

L’Institut Fraser calcule que la seule régulation fédérale ajoute annuellement plus de 60 milliards au coût des biens et services que le consommateur doit supporter. C’est environ 6 500$ de déboursés supplémentaires pour la famille canadienne moyenne. Combiné à la multitude de décrets provinciaux tout aussi envahissants, et qui touchent toutes les dimensions de nos vies, depuis la largeur des échelons d’une échelle en milieu de travail jusqu’à l’horaire des arrosages sur nos pelouses, on découvre que le fardeau sur la famille moyenne s’approche des 13 700$ par année.

Share

Catégorie(s) : Articles Étiqueté : Consommateurs, Fardeau, Industries, producteurs, Réglementation

ÉCONOMIE ET POLITIQUE

ÉCONOMIE ET POLITIQUE
Suivez-moi sur Facebook

ABONNEZ-VOUS À NOTRE INFOLETTRE

Recevez notre infolettre vous informant des derniers articles parus de Jean-Luc Migué.

Articles récents

  • Histoire: la France nous a-t-elle reniés?
  • Règles constitutionnelles restrictives, indispensables à la démocratie
  • Conclusion: Le capitalisme, seule source de la hausse du niveau de vie
  • Histoire de l’étatisme en Occident
  • A compter des années 1960 au Québec, étatisme asservissant

Articles des derniers mois

  • mai 2018 (1)
  • juillet 2016 (3)
  • juin 2016 (2)
  • mai 2016 (4)
  • avril 2016 (4)
  • mars 2016 (5)
  • février 2016 (4)
  • janvier 2016 (4)
  • décembre 2015 (4)
  • novembre 2015 (4)
  • octobre 2015 (5)
  • septembre 2015 (4)
  • août 2015 (4)
  • juillet 2015 (5)
  • juin 2015 (4)
  • mai 2015 (4)
  • avril 2015 (5)
  • mars 2015 (4)
  • février 2015 (4)
  • janvier 2015 (3)

JEAN-LUC MIGUÉ

Jean-Luc MiguéÉconomiste canadien. Maitrise de l’Université de Montréal. Ph.D. de The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Il a été professeur à l’Université Laval et est Professeur émérite à l’École nationale d’administration publique (ENAP).
Canadian economist. Master’s Degree, Université de Montréal. Ph.D., The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Was professor at Université Laval. Is now Professor Emeritus, École nationale d’administration publique, (ÉNAP) Quebec City.

Mes articles ce mois-ci

juin 2025
L M M J V S D
« Mai    
 1
2345678
9101112131415
16171819202122
23242526272829
30  

Copyright © 2025 JEAN-LUC MIGUÉ · Tous droits réservés
Conception et développement : Dumas Marketing - Programmations : CP Concept