Même les mesures formellement destinées à réduire notre dépendance du pétrole entraînent l’effet contraire. L’ambition de substituer l’éthanol au pétrole élève l’émission de bioxyde de carbone. Il faut 75% de plus d’énergie pour cultiver, broyer, faire fermenter et distiller le maïs pour en faire de l’éthanol que l’éthanol lui-même n’en contient. La plupart des programmes de recyclage, vantés pour leur prétendue économie d’énergie, en élèvent plutôt la consommation. Il faut désormais subir le passage bruyant de trois camions d’éboueurs plutôt que d’un seul. L’octroi de subventions aux frigos « efficaces » en énergie, suscite l’achat d’appareils supplémentaires et l’installation d’un frigo à bière au sous-sol.
Nos manufacturiers de voitures encaissent de généreuses subventions, comme le font nos chemins de fer, nos chantiers navals et les jets de Bombardier. Nos ports et aéroports reçoivent aussi d’abondantes aides de l’État. Les producteurs les plus libéraux de gaz à effet de serre que sont les industries de ressources naturelles—le papier, les mines et l’agriculture—jouissent également d’une généreuse assistance de l’État. L’agriculture en particulier, qui compte pour le septième de toutes les émissions, fait l’objet d’énormes subventions, en plus de jouir d’une longue suite de subventions indirectes que sont nos régimes de régulation et de fiscalité. Même l’assurance emploi discriminatoire sert à garder le plus de travailleurs possibles dans les régions riches en ressources. Le système de péréquation a aussi pour effet de maximiser l’exploitation des ressources, en transférant la richesse des régions industrialisées en faveur des provinces rurales les plus dépendantes des ressources naturelles. Et de toute façon, la péréquation n’a aucun fondement, puisque le revenu réel par habitant ne varie pas suivant les régions dans les économies intégrées comme au Canada. A l’intérieur de chaque province, l’aide régionale est canalisée des régions urbaines en faveur des régions rurales les moins économes en énergie.
Même à l’intérieur des villes, le biais historique a favorisé la consommation de carburant. Les interventions publiques ont soustrait les résidents des villes au fardeau de leurs décisions de s’installer dans un endroit ou dans un autre : Subventions à la construction domiciliaire en faveur des banlieues, réglementations et normes de construction dans les villes centres, non tarification de la plupart des services et en particulier du transport routier, construction d’autoroutes et de voies d’accès aux frais de l’ensemble des contribuables plutôt que des utilisateurs, subvention aux services d’eau et d’égouts et programme fédéral d’infrastructures, subvention au transport en commun. Le cauchemar des encombrements urbains tient directement et exclusivement à la gratuité des routes et des rues imposée par l’État. Les maisons de rapport et les cafés du coin, même sis à proximité de stations de métro, ont l’obligation de prévoir de vastes espaces de stationnement, qui ont pour effet de hausser le loyer des logements tout en abaissant le coût de fonctionnement de l’automobile. Les villes interdisent l’implantation de transport en commun privé, de même que l’usage partagé du taxi, deux recours qui offriraient le transport plus rapide et par des itinéraires plus directs et donc plus économiques. Elles limitent en même temps le nombre de permis de taxis qui serviraient de substituts à la voiture privée. Conclusion : L’abandon pur et simple de Kyoto, sans implantation de programmes substituts factices, s’avère donc pour le Canada le plan optimal de réduction des gaz à effet de serre.
L’histoire des fumisteries groupistes ne se limite pas à la litanie des catastrophes écologiques qu’on prophétise, tels l’épuisement des ressources et l’extinction des espèces, en passant par l’enfer climatique imminent. Les plus gros titres des journaux nous en révèlent une longue liste supplémentaire observée ces quelques dernières années. Soulignons la bulle boursière de l’Internet, la présence de munitions de destruction massive en Iraq, la diabolisation de George W. Bush au Canada et en Europe, et plus significative encore, l’adhésion intellectuelle massive à l’étatisme qui a marqué la deuxième partie du XXe siècle et qui se perpétue au XXIe sous la forme du « développement durable ». L’un des dangers extrêmes de cette menace a pris la forme chez nous de ce qu’il est convenu d’appeler la doctrine Lalonde, du nom de l’ex-ministre fédéral. En vertu de cette règle de conduite, il est devenu légitime pour les agences publiques, en matière d’environnement et de santé, de manipuler l’enseignement de la science au profit de la propagande, si on peut par l’endoctrinement changer les styles de vie et promouvoir la santé des gens et de l’environnement. Concrètement, cette doctrine a servi récemment à emporter l’adhésion générale à la signature du protocole aberrant de Kyoto (abandonné depuis au Canada) et au refus de certains gouvernements provinciaux de financer des appareils PET et PRT-CT pour le dépistage du cancer.
Laisser un commentaire