L’histoire du régime démocratique depuis le XVIIe siècle laisse-t-elle quelque espoir qu’on puisse renverser la tendance négative du PIB global québécois au cours du dernier demi siècle? Il se trouve qu’au Québec les francophones s’avèrent moins mobiles. Ils seraient prêts à sacrifier une part de revenu pour bénéficier d’un environnement francophone.
Le paradoxe est que, grâce à la mobilité des autres résidents, ils n’ont même pas à faire ce sacrifice, puisque leur revenu réel converge vers le niveau national. En vertu de cette logique, le Québécois moyen non mobile ne se rend pas compte du piètre état de notre économie, parce son revenu personnel réel n’en souffre pas. En conséquence, sa résistance aux politiques qui ont entraîné notre recul ne s’exprime pas aussi clairement. Le nationalisme peut devenir une idéologie politiquement rentable mais dangereuse dans une économie intégrée.
L’évolution récente n’est guère encourageante. Le Québec reste aujourd’hui handicapé par la lourdeur d’une dette parmi les plus élevées au Canada (69% de son PIB, 14 000$ par tête, soit 5 000$ de plus que la moyenne des provinces); sa population vieillit et augmente à peine par suite de l’émigration vers les provinces plus prospères; dans quelques années, la baisse du nombre de travailleurs risque de lui interdire d’assumer le poids des programmes sociaux; sa productivité est faible. Selon le mot de notre collègue Montmarquette, le Québec vit aujourd’hui au-dessus de ses moyens.
Pour comprendre l’évolution du régime, il faut aller au-delà de ces simples observations pour examiner systématiquement les règles du jeu qui régissent le régime démocratique. Idéalement, ce sont ces règles qu’il faut corriger; nous en offrirons une interprétation dans la suite de notre démarche.
p migué a écrit
Très bien dit , bref et donne le goût de la suite !
visitez ma page a écrit
Post très réfléchit