Jean-Luc Migué, économiste Institut Fraser Profession émérite, ENAP Quebec

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Québec.

Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite, ENAP, Québec - Senior Fellow, The Fraser Institute and professor Emeritus, ENAP, Quebec.

  • Accueil
  • A PROPOS
  • Livres et publications
  • Me joindre

Archives pour 12 août 2015

L’État, source déterminante des soucis écologiques

Le 12 août 2015 par Jean-Luc Migué Laisser un commentaire

JLM-Etat2

Même les mesures formellement destinées à réduire notre dépendance du pétrole entraînent l’effet contraire. L’ambition de substituer l’éthanol au pétrole élève l’émission de bioxyde de carbone. Il faut 75% de plus d’énergie pour cultiver, broyer, faire fermenter et distiller le maïs pour en faire de l’éthanol que l’éthanol lui-même n’en contient. La plupart des programmes de recyclage, vantés pour leur prétendue économie d’énergie, en élèvent plutôt la consommation. Il faut désormais subir le passage bruyant de trois camions d’éboueurs plutôt que d’un seul. L’octroi de subventions aux frigos « efficaces » en énergie, suscite l’achat d’appareils supplémentaires et l’installation d’un frigo à bière au sous-sol.

Nos manufacturiers de voitures encaissent de généreuses subventions, comme le font nos chemins de fer, nos chantiers navals et les jets de Bombardier. Nos ports et aéroports reçoivent aussi d’abondantes aides de l’État. Les producteurs les plus libéraux de gaz à effet de serre que sont les industries de ressources naturelles—le papier, les mines et l’agriculture—jouissent également d’une généreuse assistance de l’État. L’agriculture en particulier, qui compte pour le septième de toutes les émissions, fait l’objet d’énormes subventions, en plus de jouir d’une longue suite de subventions indirectes que sont nos régimes de régulation et de fiscalité. Même l’assurance emploi discriminatoire sert à garder le plus de travailleurs possibles dans les régions riches en ressources. Le système de péréquation a aussi pour effet de maximiser l’exploitation des ressources, en transférant la richesse des régions industrialisées en faveur des provinces rurales les plus dépendantes des ressources naturelles. Et de toute façon, la péréquation n’a aucun fondement, puisque le revenu réel par habitant ne varie pas suivant les régions dans les économies intégrées comme au Canada. A l’intérieur de chaque province, l’aide régionale est canalisée des régions urbaines en faveur des régions rurales les moins économes en énergie.

Même à l’intérieur des villes, le biais historique a favorisé la consommation de carburant. Les interventions publiques ont soustrait les résidents des villes au fardeau de leurs décisions de s’installer dans un endroit ou dans un autre : Subventions à la construction domiciliaire en faveur des banlieues, réglementations et normes de construction dans les villes centres, non tarification de la plupart des services et en particulier du transport routier, construction d’autoroutes et de voies d’accès aux frais de l’ensemble des contribuables plutôt que des utilisateurs, subvention aux services d’eau et d’égouts et programme fédéral d’infrastructures, subvention au transport en commun. Le cauchemar des encombrements urbains tient directement et exclusivement à la gratuité des routes et des rues imposée par l’État. Les maisons de rapport et les cafés du coin, même sis à proximité de stations de métro, ont l’obligation de prévoir de vastes espaces de stationnement, qui ont pour effet de hausser le loyer des logements tout en abaissant le coût de fonctionnement de l’automobile. Les villes interdisent l’implantation de transport en commun privé, de même que l’usage partagé du taxi, deux recours qui offriraient le transport plus rapide et par des itinéraires plus directs et donc plus économiques. Elles limitent en même temps le nombre de permis de taxis qui serviraient de substituts à la voiture privée. Conclusion : L’abandon pur et simple de Kyoto, sans implantation de programmes substituts factices, s’avère donc pour le Canada le plan optimal de réduction des gaz à effet de serre.

L’histoire des fumisteries groupistes ne se limite pas à la litanie des catastrophes écologiques qu’on prophétise, tels l’épuisement des ressources et l’extinction des espèces, en passant par l’enfer climatique imminent. Les plus gros titres des journaux nous en révèlent une longue liste supplémentaire observée ces quelques dernières années. Soulignons la bulle boursière de l’Internet, la présence de munitions de destruction massive en Iraq, la diabolisation de George W. Bush au Canada et en Europe, et plus significative encore, l’adhésion intellectuelle massive à l’étatisme qui a marqué la deuxième partie du XXe siècle et qui se perpétue au XXIe sous la forme du « développement durable ». L’un des dangers extrêmes de cette menace a pris la forme chez nous de ce qu’il est convenu d’appeler la doctrine Lalonde, du nom de l’ex-ministre fédéral. En vertu de cette règle de conduite, il est devenu légitime pour les agences publiques, en matière d’environnement et de santé, de manipuler l’enseignement de la science au profit de la propagande, si on peut par l’endoctrinement changer les styles de vie et promouvoir la santé des gens et de l’environnement. Concrètement, cette doctrine a servi récemment à emporter l’adhésion générale à la signature du protocole aberrant de Kyoto (abandonné depuis au Canada) et au refus de certains gouvernements provinciaux de financer des appareils PET et PRT-CT pour le dépistage du cancer.

 

Share

Catégorie(s) : Économie du Québec

ÉCONOMIE ET POLITIQUE

ÉCONOMIE ET POLITIQUE
Suivez-moi sur Facebook

ABONNEZ-VOUS À NOTRE INFOLETTRE

Recevez notre infolettre vous informant des derniers articles parus de Jean-Luc Migué.

Articles récents

  • Histoire: la France nous a-t-elle reniés?
  • Règles constitutionnelles restrictives, indispensables à la démocratie
  • Conclusion: Le capitalisme, seule source de la hausse du niveau de vie
  • Histoire de l’étatisme en Occident
  • A compter des années 1960 au Québec, étatisme asservissant

Articles des derniers mois

  • mai 2018 (1)
  • juillet 2016 (3)
  • juin 2016 (2)
  • mai 2016 (4)
  • avril 2016 (4)
  • mars 2016 (5)
  • février 2016 (4)
  • janvier 2016 (4)
  • décembre 2015 (4)
  • novembre 2015 (4)
  • octobre 2015 (5)
  • septembre 2015 (4)
  • août 2015 (4)
  • juillet 2015 (5)
  • juin 2015 (4)
  • mai 2015 (4)
  • avril 2015 (5)
  • mars 2015 (4)
  • février 2015 (4)
  • janvier 2015 (3)

JEAN-LUC MIGUÉ

Jean-Luc MiguéÉconomiste canadien. Maitrise de l’Université de Montréal. Ph.D. de The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Il a été professeur à l’Université Laval et est Professeur émérite à l’École nationale d’administration publique (ENAP).
Canadian economist. Master’s Degree, Université de Montréal. Ph.D., The American University, Washington, DC. Senior Fellow, Fraser Institute, Vancouver. Was professor at Université Laval. Is now Professor Emeritus, École nationale d’administration publique, (ÉNAP) Quebec City.

Mes articles ce mois-ci

août 2015
L M M J V S D
« Juil   Sep »
 12
3456789
10111213141516
17181920212223
24252627282930
31  

Copyright © 2025 JEAN-LUC MIGUÉ · Tous droits réservés
Conception et développement : Dumas Marketing - Programmations : CP Concept